mercredi 15 septembre 2010

"Beauté", "travail" ou "beau et bon"???

Pas encore le moment de parler du Championnat de Lorraine d'Obé. J'attends la vidéo de mon Brevet pour la mettre sur ce blog si j'y arrive. Pas non-plus le moment de parler de mon week-end dans les Bauges, chez Marie. Encore besoin d'essayer de sortir les quelques photos que j'ai pris afin de les mettre sur mon pc, s'il y en a qui valent la peine.

Vous l'aurez compris: la technologie... je rame.



Venons-en au sujet qui m'intéresse.

Le magazine Sans-Laisse dans son édition de juillet-août nous a fait un bel article sur nos chiens à vache. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il leur consacre quelques pages toujours sympas.

Sympa d'avoir receuilli les quelques mots de Daniel Barde, grand môsieur pour tout ce qu'il fait pour l'utilisation ou Frédéric Aubry, utilisateur nouvellement élu au comité du CAB et dont le parcours cyno reste une référence.

Quant aux quelques lignes accordées à Joël Ryder, conducteur de Vox Edir sur les précédents sélectifs Ring, j'ai bien aimé la comparaison qu'il a faite entre lignée beauté et lignée travail, basée sur son propre vécu, avec ses propres chiens. Ceci dit, j'ai trouvé pour le moins indélicat pour les quelques éleveurs de beaucerons de travail le fait qu'il déplore "l'absence de lignées 100% travail".

Mais il y a eu dans cet article une phrase qui m'a vraiment semblé pour le moins inapropriée:
"Les beaucerons de Christine Laviletti (affixe de Sainte Pétronille) pratiquent principalement le Ring, le Mondioring, le R.C.I. mais aussi le troupeau."
Alors qu'on se le dise, je ne me permettrai jamais de critiquer cet élevage qui est probablement un élevage de qualité, une éleveuse qui fait probablement une très bonne sélection MAIS les beaucerons de Christine Laviletti pratiquent principalement les EXPOSITIONS DE BEAUTE, il n'y a pas dans les origines des reproducteurs qu'elle utilise de chiens de travail, ou alors pas des masses.
Bien-sûr on a pu voir à la Nationale de Trets cette excellente chienne, Blaguinia 1ère en Ring 1 et 1ère de la Classe Travail mais sur la masse de chiens représentant cette affixe à cette occasion (une bonne cinquantaine), c'était une des deux seules à concourrir en Ring. L'autre ayant râté son brevet...
Et puis j'ai bien dit en Ring 1.
Il y a bien des élevages que l'auteur de l'article, Claude Pacheteau n'a pas cité et qui avec une production beaucoup moins importante que celle de Mme Laviletti, fournissent en bien plus grande quantité les effectifs de beaucerons dans les disiplines sélectives.
C'est juste une question de probabilité... il y a plus de probabilité d'avoir un chien apte à ses disciplines chez un éleveur de travail que chez un éleveur de beauté. Logique non???
Et même en troupeau, je ne pense pas que réussir un CANT donne des assurances quant aux dispositions d'un chien pour jouer avec les brebis.

Mais il est vrai que le beauceronnier de base n'est pas un utilisateur dans l'âme et que beaucoup, pour diverses raisons se contentent d'un brevet ou d'un 1 qui leur donnent le sentiment que leur chien correspond à ce fameux concept "beau et bon".
C'est selon moi un gros manque d'ambition pour la race que de se contenter d'un chien moyennement beau et moyennement bon. Ne parlons même pas des éleveurs qui s'imaginent n'avoir que des Sénèque parmi leurs chiens. Sénèque, ce beauceron hors-norme qui d'avoir été aussi exceptionellement beau que bon a probablement fait tourner la tête de pas mal d'éleveurs. Mais Sénèque a été et restera probablement encore longtemps unique à ce niveau d'excellence.

Pour revenir au sujet, je me rapellerai toujours de ma conversation téléphonique avec la déléguée de ma zone à l'époque où, néophyte je recherchais un élevage de travail.
Cette dame est une éleveuse de beauté. Ca ne l'a pas empêchée de me vanter pendant 3/4 d'heure les mérites de ses chiens, alors que je lui avais à maintes reprises répété que je recherchais un élevage de travail en vue de faire du Ring.
Après avoir lâché des arguments tels que "mes chiens ont les gènes de l'Obé et de l'Agility" (si,si!!!) ou encore "on a produit un chien qui est arrivé en Ring 2" (un seul et çà devait être bien avant J.-C.), elle a fini par me lâcher de façon lapidaire le nom d'un éleveur qui sélectionnait ce que je recherchais.

Cette éleveuse n'hésite pas à vendre ses chiots à des gens, assurémment mal informés certes, mais qui souhaitent faire une discipline sélective et qui se retrouvent bien emmerdés avec un chien qui ne correspond absolument pas à ce qu'il recherchaient, et qui parfois même ne correspond même pas à ce que devrait être un beauceron tout court, un chien sûr de lui avec du carafon (je sais que beaucoup d'éleveurs de beauté sont très attentifs à celà, encore heureux!!!).
Et je précise que je ne parle pas là de l'élevage cité plus haut.

Donc pour moi, les éleveurs de travail pour ceux qui veulent bosser, les éleveurs de beauté pour ceux qui veulent un bon chien de compagnie, peut-être apte à bosser un peu, sans trop de prétention tout de même.

Aux éleveurs de travail le soin d'améliorer encore les qualités que l'on recherche dans les disciplines sur lesquelles ils basent leur sélection (troupeau, ring...) mais aussi d'être attentifs à la taille, aux aplombs... mais qu'on ne leur demande pas non plus de travailler sur la couleur des yeux, la qualité des feux et la tenue du fouet (le fouet gai n'étant pas recherché, certains juges privilégient en expo des chiens tellement flippés qu'ils se grattent le ventre avec la queue et ceci, beaucoup d'éleveurs de beauté le déplorent). Je me demande bien ce que penseraient les bergers du 18ème ou 19ème siècle s'ils savaient sur quels critères on sélectionne de nos jours...

Aux éleveurs de beauté de continuer à produire des chiens selon leurs critères mais en conservant certaines des caractéristiques qui font qu'un beauce est un chien de berger, c'est-à-dire un chien apte à la garde, au sport canin (même s'il ne présente pas de dispositions pour le mordant, il n'y a pas que çà dans la vie)...
Ne pas trop chercher à adapter la race au grand public et toujours avoir à l'esprit qu'un beauce ne doit pas devenir un chien que l'on puisse mettre en toutes les mains.
Qu'on ne demande pas aux éleveurs de beauté de nous produire des chiens capables d'aller en Ring 3 ou d'atteindre le haut-niveau en troupeau (mais bien-sûr que ces éleveurs aient l'honnêteté d'orienter les personnes ambitieuses là-dessus vers d'autres de leurs collègues qui auront plus de chance de pouvoir répondre à leurs attentes).

Pour en revenir à l'article... pas un mot sur Syrah, ni sur Sania, ces deux fifilles qui ont représenté la race au firmament de leurs disciplines respectives. Bien que toutes deux pré-retraitées, je pense qu'elles ne font pas encore parti du passé et qu'elles sont bien la preuve que pour arriver ce niveau dans ce genre de disciplines, il est préférable d'avoir de solides origines derrière, même si çà ne fait évidemment pas tout.

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