mardi 13 juillet 2010

Mon Grand-Prix Orlandini à moi







C'est ce week-end que se déroulera la 9ème édition du Grand-Prix Orlandini en hommage au Magicien Primo Orlandini.


Après les clubs d'Auboué, Bar le Duc, Sommerviller (3fois!!!), Distroff, Raucourt (à Delme) et Creuzwald, ce sera cette année le club de Rogéville (à Dieulouard) qui organisera cette édition 2010.

Pour ceux qui voient çà de loin, le GPO (pour les intimes), c'est une des plus grandes manifestations de dressage sur toute la France, la plus grande de tout le quart Nord-Est en tous cas.

3 disciplines, Ring, Mondioring et Obé sur un même week-end avec la présence selon l'état de santé du Maître qui à 89 ans (peut-être même plus), fait de son mieux pour être présent.

Mais pour moi, ce triple concours a une résonnance toute particulière. Rétrospective...

Je venais de reprendre depuis février 2006 la présidence du club de Distroff qui était dans une dynamique impressionante (eh oui... il y avait un moteur!!!). Nous avions organisé une Sélection Internationale des hommes d'attaque en Mondioring et un Championnat de Lorraine d'anthologie dans la même discipline ainsi qu'un super concours d'Obé. L'éducation arrivait tout doucement au top du top avec le développement de l'école du chiot notamment et l'agility renaissait de ses cendres. J'avais la niaque et çà se sentait. Les adhérents et mon comité suivaient et me faisaient confiance.

Nous étions donc en cette 2ème moitié 2006 et on nous avait oublié pour l'établissement du calendrier des concours d'Agility pour l'année 2007. Donc pas de concours. Et qu'est-ce qu'on allait s'emmerder entre le concours d'Obé du début de l'année et celui de Mondio de la fin d'année!!!

A la fin d'un entrainement d'Obé, alors qu'on en était au deebrefing-picon-bière, un membre du comité me proposa pour éviter de trop s'ennuyer en milieu d'année (!!!) de prendre le GPO.


Ma réponse:
- "Mais t'es pas net???"


Mais l'idée a fait son chemin... j'avais (ou plutôt on avait la niaque), j'étais sûr que si matériellement notamment au niveau des terrains c'était faisable, il m'en faudrait peu pour convaincre les principales personnes à consulter. Certains se sont avéré réservés au début mais personne ne s'y est opposé. beaucoup ont pris leurs dispositions pour être présents en dépit des impératifs familiaux notamment. Ils le fûrent.

Quelques jours seulement plus tard, j'appelle Claude Dopp, Président de la Commission d'Utilisation Régionale (et un de mes plus grands soutien durant tout ma présidence... merci pour tout Claude) et je lui annonce qu'on est partant.

Scepticisme de certains pontes de la régionale. Une première réunion est organisée un samedi avant l'éduc. On nous met en garde.

Mais le projet est solide et surtout à la fin de cette réunion durant laquelle les adhérents sont arrivés pour leurs séances d'éducation bi-hebdomadaires, les plus septiques se retrouvent devant une soixantaine de chiens qui tournent comme des horloges répartis en 5 groupes sur le terrain encadrés par des moniteurs super compétents. Et çà, çà en a impressionné quelques-uns!!!

Commence alors 8 mois de préparation, de réunions, (...), de contacts divers pour rassembler le matériel nécessaire notamment puisque les terrains se trouvent sur 3 sites différents et qu'il n'est pas question de faire balader les concurents et les spectateurs sur plusieurs centaines de mètres à chaque fois qu'il leur vient l'envie de boire un coca ou d'aller se soulager.

En fait, on prend un concours normal et on multiplie par 3 les stands boissons, casse-croûte, sono, secrétariat etc. Mais bien-sûr, hormis le terrain du club et ses infrastructures qui servira pour le Ring, les autres restent en plus à aménager, délimiter et pour l'un des deux à débroussailler et égaliser même.

Le terrain d'Obé sera pour une fois au centre des débats, sur le site principal au parc municipal. Un terrain tout juste au niveau des dimensions mais super agréable parce qu'arboré et ombragé. Joli en plus et à côté des différents stands prévus (qui ne fûrent finalement pas nombreux).

C'est dans ce parc que seront aussi servis les repas, et donc installée une cuisine de fortune vu le nombre des repas prévus et finalement servis: une grosse soixantaine le samedi et environ 110 le dimanche!!!

Celui de Mondio sera à côté. Un terrain lui aussi limite en dimensions. Le club de foot aura eu la gentillesse de nous mettre à disposition ses locaux, toilettes, vestiaires et douches pour les hommes d'attaque.

On ne peut pas parler du GPO de Distroff sans tirer un énorme coup de chapeau aux trois clubs partenaires qui ont su mobiliser leurs adhérents sur chaque discipline. Le club d'Audin-le-Tiche (Dog Academy) de Dominique Minelli sur le terrain Ring, celui de Raucourt et son incontournable président Pierrot Lechner sur le terrain Mondio et celui de Montigny-les-Metz avec notamment les époux Mathi et la famille Schmisser sur celui d'Obé.

En gros les bénévoles de Distroff étaient principalement en dehors des terrains à l'intendance... et il y avait de quoi faire!!!

Le dimanche, ce sera environ 70 intervenants qui contribueront au succès de cette manifestation, en comptant bien-sûr les juges, hommes d'attaque, commissaires, secrétaires, speakers, "D.J.'s", cuisiniers, serveurs, grillardins, taverniers, tamagoshis etc etc...

Les 3 dernières semaines ont été une course contre la montre parsemée de casse-têtes et d'aventures rocambolesques.


Organiser le transport des 380 mètres de clotûre nécessaire pour délimiter les terrains. Heureusement encore que le club de Thionville nous a prêté une grande partie de ce dont nous avions besoin en souple.


Parce que pour avoir des barrières Vauban...


Il y a des grandes communes (des villes) qui peuvent t'en prêter 10 à condition que le Maire de la commune ou elles seront utilisées soit de droite (si,si!!!) et il faut aller les chercher tel jour entre telle et telle heure. Au dernier moment évidemment parce qu'ils ont besoin de leurs 10 pauvres grilles pour les festivités du 14 juillet qui se déroulent 1 semaine avant.


Il y en a qui ne les cèdent que sur demande écrite de la municipalité même et encore à condition que la commune qui acceuille l'événement fasse partie de l'Intercommunalité. A aller chercher aussi tel jour, entre telle et telle heure pour les mêmes raisons.

Pour couronner le tout, il y a des voitures dont le cable d'accélérateur te lâche en pleine côte alors que tu te traînes, 50 barrières dans une remorque qui prend la moitié de la route et qui manque de peu de t'entrainer jusqu'en bas si par chance tu as évité le fossé, les maisons sur le bord de la route et les voitures qui passeraient là au mauvais moment, voire éventuellement un cycliste.


Mais bon... le vendredi soir tout est prêt, tout est en place sur les terrains comme au dehors. Tout le monde sait ce qu'il a à faire. Dernier breefing avant 2 jours de coup de feu et on est quelques-uns à se préparer à passer la nuit sur place pour éviter notamment que quelques gamins reviennent se faire discrètement une bataille de ketchup-mayo avec tous les dégâts colatéraux que l'on peut déplorer sur les tables ou les frigos qu'on avait l'intention de garder à peu près propres et présentables.

Tout était tellement prêt que j'envisageais de pouvoir savourer à peu près tranquilement (au moins par moments) le résultat des 8 mois de casse-tête et de 3 semaines de stress extrême. Je rêvais...



J'avais pourtant dispaché sur chaque site un responsable chargé de l'acceuil des concurents, du jury et de la gestion du site. A chaque fois qu'il le fallait, c'était à lui seul de me contacter pour éviter d'être appelé par tout le monde au moindre pet. Mais même comme çà, mon téléphone n'a pas arrêté de sonner et celui qui fût un des tous premiers appels fût aussi le meilleur: on m'informait tout simplement que le juge Ring (Claude Dopp) venait de se faire mordre son intimité par un chien.

Le bestiau présenté au CSAU n'a pas apprécié que Claude veuille vérifier ses attributs et lui a fait comprendre de la façon la plus claire qui soit. Du genre "tu vois que çà te plait pas toi non-plus!!!"

Grosse panique... ben oui parce que si on doit avoir un H.A. remplaçant, un juge remplaçant, çà n'existe pas!!! Mais c'est un juge un peu gêné dans ses déplacements qui officiera finalement sur tout le week-end. Non sans humour d'ailleurs puisqu'en arrivant le dimanche, il nous confiera que son épouse lui a avoué apprécié la taille inhabituelle de la zone en question... mais pas la couleur!!!

L'Obé, jugé comme toujours par Christian Voltz commencera tranquilement, un peu plus tard dans la matinée (après notamment l'intervention du Dr Voltz sur Claude Dopp), pour s'étaler sur 2 jours. Le dimanche après-midi, les membres du GTO pour faire patienter jusqu'à la remise des prix ont eu l'excellente idée d'improviser un entrainement-démonstration à destination du public et des concurents les plus perfectibles.

Quant au Mondio, parent pauvre des 3 disciplines, il ne se sera déroulé que sur le dimanche et aura été jugé par Maurice Malaisé.

H.A.: Rémy Rodriguez et Guillaume Blanchot en Ring et Eric Havot et Dominique Marmot en Mondio.

Une bonne organisation, c'est pour moi une organisation qui se déroule sans accroc, pouvoir fournir ce qu'on nous demande à la minute, servir les gens dans les meilleurs délais et sans qu'ils aient à réclamer après quoi que ce soit qui soit oublié. C'était comme çà tout le week-end.


Au niveau du repas, certains (et notamment des restaurateurs) ont trouvé que 12 euros, c'était excessif. Ceux-là fûrent les premiers à venir nous féliciter pour la qualité des repas servis et du service presque professionnel assuré par les adhérents du club avec à la baguette, il est vrai un ancien mâitre-d'hôtel et un collègue cuisinier, seule personne du week-end à être extérieure au monde cyno.


En entrée, assiette de charcuterie et buffet de salades avec divers cakes salés et parts de quiches à volonté, plat chaud plus que bien servi, assiette de fromage et buffet de desserts avec toutes sortes de tartes, cakes sucrés, gâteaux mais aussi mousses au chocolat, salades de fruit...
"- Alors, dis-moi voir, on a le choix entre çà ou çà, ou çà???
- Non, tu peux prendre çà et çà, et çà, et çà... tu peux prendre de tout si tu veux
- !!!"
Même principe le dimanche mais avec un choix différent pour ceux qui mangent les 2 jours.

Au niveau du terrain, tous les concurents montaient sur le terrain sur une musique choisie selon la discipline et l'échelon dans lequel ils évoluaient, annoncés avec leur nom, leur club, leur chien avec (si suffisemment remarquable) les origines, le palmarès (si là aussi suffisemment remarquable) du chien comme du maître etc.


En Mondio, comme le nombre limité de concurents le permettait, le juge a trouvé plus sympa que le conducteur se présente lui-même au micro une fois sur le terrain. Je me souviens encore de certaines déjà complètement stressées à l'idée de passer, se retrouver toutes gênées de devoir se présenter au public.


Mais il y en a eu deux qui ont eu un traitement de faveur. Pas n'importe qui, l'équipe dont tout le monde au club était fan, celle qui donnait du Mondio et des sports de saisie en général la plus belle image, celle dont la communion sur le terrain et un dressage de très haut niveau faisait exploser les pointages et collectionner les titres jusqu'au plan international sans que çà n'affecte la simplicité et la modestie du maître: Rony et Raphaël Toussaint alors Champions de France et Vice-Champions du Monde en titre.


Ceux-là se dirigeaient vers l'entrée du terrain quand l'air de la Marseillaise a retentit. Raphaël a marqué un temps d'arrêt, surpris et incrédule. Evidemment, sur le même air, la lecture d'un palmarès impressionant et l'ovation du public. Un des plus grands moments de ce Grand-Prix, tous ceux du club qui ont pu se soustraire à leur tâche à ce moment étaient venus pour l'entrée des artistes.




Mais le top du top pour moi, le plus grands des honneurs, le privilège ultime qui me revenait à moi, Président du club qui lui organisait ce concours à son honneur, c'était d'acceuillir le Maître, le Magicien, la légende MONSIEUR Orlandini et de l'accompagner une grande partie du week-end, de poser à côté de lui pour ceux qui voulaient immortaliser le moment...
De découvrir un peu mieux ce personnage attachant, si humble et tellement cyno.
Arrivé dans la matinée de samedi, en pleine forme, il passera le week-end au milieu de ses amis et crapahutera d'un terrain à l'autre avec un regard sur toutes les disciplines.




Et puis la remise des prix quand tu sais que tout a été réussi, quand tu commences déjà à récolter les louanges des participants, que les septiques du départ essaient déjà de te convaincre de rempiler pour la prochaine édition, c'est tout simplement JUBILATOIRE.


Des mètres de coupes et de dotations alignées (il y en a eu pour tous et heureusement encore qu'une remise des prix a été faite le samedi), toute la super équipe de bénévoles derrière moi, les élus, les juges, M. Orlandini... pas besoin de pense-bête pour trouver les mots de mon discours, çà sort tout seul.


Devant toute l'assistance, il n'y avait pas de gêne, pas de trac, aucune réserve. De toutes façons j'étais trop crevé pour (j'étais déjà mort la veille de toutes façons... et je priais pour que le lendemain, qui serait bien pire à gérer, tout se passe aussi bien).


Le discours des juges et notamment celui de Claude Dopp avec tous les superficiels qu'il a utilisé pour qualifier cette organisation, celui de M. Orlandini qui peine sous l'émotion à reprendre entre 2 ovations.


La photo finish avec le sourire de tout le monde, les remerciemments appuyés des plus fidèles disciples du Maître, des félicitations encore.
Tout çà pendant que l'extraordinaire équipe de bénévoles du club fait place nette en moins de 2 heures des 2 sites à démonter.
Et des jours durant, des appels pour me féliciter ainsi que toute l'équipe, une demi-page au moins dans le journal avec les mots de Claude Dopp en gros ("il fallait oser, ils l'ont fait"), des gens qui étaient présents et qui m'en parlent encore aujourd'hui...
Mon bâton de maréchal, une de mes plus grandes fierté... mon Grand-Prix Orlandini à moi.

3 commentaires:

  1. Dans la revue La Cynophile Française de ce trimestre, il y a un portrait de Primo ORLANDINI.
    Très intéressant!

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  2. Dommage que je ne la reçoive plus. Mais je pense savoir où la trouver.

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